CHRONIQUE 8

Baisse du taux directeur : « … un effet direct dans les poches des acheteurs en ce moment » pour en savoir plus, écoutez la chronique immobilière ici.**

**Erratum: Le taux de mars 2012 était de 4.21%.. Les calculs ont été faits en fonction de ce 4.21% et non de 4.71%. Les calculs annoncés dans la chronique sont donc exacts.C’est la chroniqueuse qui s’est trompée de chiffres « live ».

 

 

Voici la transcription texte de la chronique immobilière.

 

Julien : On accueille Nathalie Clément, directrice de Via Capitale du Mont-Royal pour sa chronique du mardi. Bonjour Nathalie !

Nathalie : Bonjour !

Julien : Nathalie, on n’avait pas eu l’occasion de t’entendre et encore réagir à la baisse du taux directeur. Ça fait un moment déjà que c’est arrivé, ça fait une dizaine de jours environ, mais ça a des conséquences vraiment marquées, des conséquences très positives autant pour les acheteurs que pour les vendeurs de propriétés. Tu voulais donc nous arriver avec un petit résumé ce matin.

Nathalie : Certainement. Quand la Banque du Canada a annoncé que son taux directeur était réduit, on attendait tous qu’est-ce qui va se passer pour nous sur le terrain des vaches, nos acheteurs, nos vendeurs, nous. Qu’est-ce qui nous arrive, est-ce que les banques vont réduire leurs taux d’intérêt ? Alors, c’est arrivé la semaine dernière, donc, les banques ont réduit les taux d’intérêt. On n’est pas encore dans une bataille comme on a déjà vu, féroce pour le meilleur taux, mais ça a un effet direct dans les poches des acheteurs en ce moment, qui est très très favorable. Donc juste pour vous rappeler qu’en mars 2012, les taux d’intérêt ont atteint le seuil le plus bas historiquement au Canada. C’était du jamais vu depuis 1951. On pouvait avoir des taux d’intérêt à ce moment-là pour une hypothèque à 4,71 %. Ça a été la grosse nouvelle.

Julien : C’était du jamais vu !

Nathalie : C’était du jamais vu, etc. Là, quelques années plus tard, à peine 3 ans, on est en février 2015 et nous pouvons obtenir des taux en bas de 3 %. Alors j’ai parlé avec Stéphane Daignault hier, qui est un courtier hypothécaire avec qui on fait beaucoup affaire dans notre milieu de courtage immobilier et je lui ai posé la question « est-ce que tu sens une effervescence, est-ce tu sens que les gens posent des questions ? ». Effectivement, nous aussi sur le terrain dans mon agence depuis la semaine dernière, on se fait appeler, les acheteurs posent des questions. Alors imaginez-vous que chez Desjardins, en date d’hier, on peut obtenir une hypothèque fermée pour 63 mois donc un petit peu plus que 5 ans à 2,74 %. 2,74 %, ça veut dire que si vous avez une hypothèque de 300 000 $, votre paiement hypothécaire va être de 1380 $ par mois. Si on se reporte en 2012, alors que les taux d’intérêt étaient au plus bas, du jamais vu, à 4,71 %, ça veut dire que pour la même hypothèque de 300 000, la personne va payer 1612 $ par mois. Alors en 2015, actuellement, pour quelqu’un qui cherche une propriété, et qui veut obtenir une hypothèque de 300 000 $, ça veut dire une économie mensuelle de 230 $. Donc si vous êtes un acheteur et que vous cherchez à faire l’acquisition d’une propriété en ce moment, vous avez dans vos poches 230 $ de plus par mois, ça représente environ 15 % de votre paiement hypothécaire mensuel.

Julien : En 3 ans seulement c’est énorme.

Nathalie : Oui, donc qu’est-ce qu’on fait avec 230 $ par mois ? Ben pour une maison de 300 000, ça va payer les taxes municipales pour l’année. Ou si quelqu’un est très prudent, et moi j’encourage toujours la prudence en matière de consommation, on pourrait par exemple rembourser notre hypothèque par anticipation, garder le même paiement, mais le 230 $ est affecté au remboursement de l’hypothèque, ce qui fait que vous allez rembourser plus vite, pis vous allez économiser beaucoup de paiements sur l’intérêt sur le long terme.

Julien : Ben oui !

Nathalie : Et donc Monsieur Daignault me disait que chez Desjardins en ce moment y’a un paquet de… vous savez les hypothèques on pourrait en parler pendant une heure, juste choisir son hypothèque, comment ça fonctionne y’a des combinés, y’a des 5 en 1, y’a toute sorte de choses. Mais une chose est certaine, c’est qu’actuellement, les taux sont extrêmement intéressants pour un acheteur et, moi je pense que l’effet que ça va avoir, parce que chez les acheteurs, c’est évident, c’est direct dans votre poche à chaque mois, ça va contribuer, je pense, à maintenir les prix un peu du marché immobilier. Tout le monde craignait que les prix baissent, on est dans un marché d’acheteurs, on le sait, sauf que lorsqu’on est en négociation, si l’acheteur peut se permettre de payer peut-être 5000 de plus, ça va permettre aux vendeurs de maintenir le prix des propriétés puisque l’acheteur, ça lui coûte moins cher par mois pour faire l’acquisition de la propriété.

Julien : La marge de manœuvre est plus grande.

Nathalie : C’est ça. Donc moi je vois ça d’un très bon œil d’ici la fin de l’année pour les acheteurs et pour les vendeurs. C’est certain que ça va maintenir le marché immobilier à Montréal d’une manière intéressante.

Julien : Et si on fait quelques pas en arrière et qu’on regarde le portrait, on va comparer avec 2012. Si on regarde la situation aujourd’hui en février 2015 pour les acheteurs, ceux peut-être qui sont locataires en ce moment et qui veulent acheter une première propriété, si on regarde le climat qu’on a en ce moment, et qu’on le compare avec – je sais pas – les 10 dernières années, j’imagine que ça a rarement été autant à l’avantage de l’éventuel propriétaire d’acheter une propriété en ce moment.

Nathalie : Tu as raison Julien, parce que ça fait 10 ans que les prix à Montréal, 10 ans moins les 2 dernières années, mais depuis les années 2000, les prix croissent de manière importante chaque année, donc ça a exercé une pression, vous savez, on en a parlé abondamment ici, donc les prix des maisons ont augmenté beaucoup à Montréal. Ça fait 2 ans que les prix sont stables, y’a parfois eu même des légères baisses de prix dans certains segments de l’immobilier à Montréal, mais actuellement, c’est un temps extrêmement favorable pour un acheteur puisque l’avantage est dans les quartiers en général à l’acheteur, donc la négociation en faveur de l’acheteur combiné à des taux d’intérêt très très bas, c’est évident que d’après moi, c’est le temps de passer à l’action, et puis en plus évidemment tout ça est causé par le prix du pétrole qui baisse…

Julien : Ça joue aussi.

Nathalie : Donc c’est le temps d’aller mettre de l’essence dans notre auto et d’aller se promener dans les quartiers trouver notre maison.

Julien : Faudra aller visiter ça.

Nathalie : Mais oui !

Julien : En terminant en deux phrases, justement en ce moment, pour ceux qui veulent aller visiter des maisons, il fait -45 dehors, est-ce que t’as des conseils à leur donner ? De quoi il faut se méfier quand on visite une nouvelle propriété ? Une plus vieille propriété ?

Nathalie : En ce moment ce qu’il faut regarder, ce qui arrive dans les maisons en général quand il fait très froid comme ça, c’est les tuyaux qui peuvent geler, donc vous allez le voir assez rapidement.

Julien : Ça c’est un des éléments à surveiller.

Nathalie : Souvent dans les vieilles cuisines, dans les maisons, le tuyau de la cuisine longe le mur extérieur.

Julien : Oui

Nathalie : Parfois y’a pas d’isolation, alors oui faut faire attention à ça.

Julien : Pour ceux qui veulent visiter dans les prochains temps, prenez des précautions, malgré tout, même si on n’a pas envie de faire le tour autant à l’extérieur parce qu’il fait froid, ça peut valoir la peine. Ça peut vous causer des ennuis. Mais bref oui, très bon temps donc pour les acheteurs. À court ou moyen terme, on ne prévoit pas de gros changements, ça va rester très favorable ?

Nathalie : Là, j’ose pas trop m’aventurer sur les prévisions des fluctuations des taux hypothécaires parce que depuis les dernières années c’est trop difficile, donc pour l’instant on est contents.

Julien : Ben très bonne nouvelle donc. Merci beaucoup Nathalie, de nous avoir éclairés ce matin. Et tu disais il y a un instant, les hypothèques on pourrait en parler des heures, juste pour choisir l’hypothèque. Je dis ça comme ça, mais ça se peut que jeudi matin, on ait une nouvelle chronique qui parle de ça. Je vous en dis pas plus, restez à l’écoute.