Au cours des deux dernières décennies, le monde du courtage immobilier a grandement évolué quant à l’égalité des sexes. Même si dans d’autres domaines le statut de la femme demeure précaire, le secteur immobilier, lui, a su s’adapter afin de faire une place grandissante aux femmes. À l’heure actuelle, saviez-vous que les courtières immobilières forment 44,2% de l’effectif en immobilier ? Sans atteindre la pleine parité désirée, on note que ce pourcentage s’accroît d’année en année. Le constat est clair : les femmes prennent de plus en plus leur place. Certes, le milieu immobilier est désormais accessible aux femmes, mais il projette aussi une image nettement plus attrayante qu’auparavant.
En cette Journée internationale des droits des femmes, Via Capitale souhaite souligner le parcours inspirant de deux femmes qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu : madame Samia Ouertani, courtière immobilière et commerciale pour Via Capitale du Mont-Royal et madame Danielle Bolduc, directrice de Via Capitale Équipe, dont le bureau est situé dans la ville de Québec.
Samia Ouertani : un parcours rempli d’embûches, mais ô combien fascinant!
Reconnue comme étant l’une des courtières parmi les plus performantes au Québec, madame Ouertani s’est vu décerner l’année dernière le prix Double Diamant, la plus haute distinction en termes de volume, lors du Gala Performance Via Capitale. Or, le parcours de madame Ouertani n’a pas été un long fleuve tranquille, tant s’en faut : « Lorsque j’ai amorcé ma carrière, j’étais une mère monoparentale de quatre enfants alors en instance de divorce. À l’époque, je n’avais même pas d’automobile. Je devais utiliser le transport en commun pour rencontrer mes clients », explique-t-elle avec un sourire dans la voix. « J’ai même dû camoufler à certains de mes collègues et supérieurs ma situation personnelle, tant le fait d’être une mère monoparentale pouvait être mal perçu ».
Pour accomplir toutes ces réalisations professionnelles, madame Ouertani a donc dû faire de nombreux sacrifices et compromis : « Il a fallu mettre en place une structure solide, surtout avec quatre enfants à la maison, et chercher de l’aide en ce qui a trait aux tâches domestiques. Je ne pouvais être sur tous les fronts à la fois. Somme toute, grâce à l’apport de mon mari, j’ai pu offrir du temps de qualité à ma famille, mais sans tous ces appuis, ces réussites n’auraient pas été possibles ».
Selon madame Ouertani, la conciliation travail-famille est certes un enjeu de taille pour les jeunes courtières, mais d’autres défis se pointent à l’horizon pour toutes ces femmes qui voudraient accéder aux échelons supérieurs : « Présentement, les femmes sont absentes de ce que je nomme « les grandes transactions immobilières ». Même si la perception du milieu a beaucoup changé envers nous, lorsque je vends un immeuble à revenus, je ne reçois que des appels de courtiers et d’acheteurs masculins. Dois-je considérer ce fait comme étant du sexisme en bonne et due forme ? Pas nécessairement, mais assurément il y a une place à gagner pour les femmes dans ce type de marché ».
Danielle Bolduc : un modèle pour les femmes qui désirent gravir les échelons en immobilier
Le cheminement professionnel de madame Danielle Bolduc est lui aussi caractérisé par les épreuves que l’existence a mises sur sa route : « Je suis dans le courtage immobilier depuis 1998. À l’époque, je travaillais pour Postes Canada et j’aidais mon mari qui était à la tête d’une entreprise d’entretien ménager. Certains de ses clients étaient justement des bureaux de courtage. Lorsqu’il a subi un arrêt cardiaque, il a fallu que je me charge des contrats qui lui étaient attribués. L’une de ces agences où je faisais l’entretien ménager a vu en moi les aptitudes nécessaires pour faire le métier », relate avec enthousiasme madame Bolduc.
Ce qui lui a permis d’accéder à des postes de direction en immobilier fut sans contredit son implication sociale de tous les instants : « Je me suis beaucoup impliquée dans le milieu scolaire de la région de Québec. Je faisais beaucoup de bénévolat et j’avais développé un réseau de contacts assez vaste, ce qui m’a permis de bâtir ma clientèle à un rythme assez soutenu ».
Elle note elle aussi l’important changement de perception que le milieu a réussi à concrétiser au cours des deux dernières décennies : « Il y a 25 ans, le secteur était rempli d’individus qui en étaient à leur deuxième ou troisième carrière. Aujourd’hui, quand on observe les candidats potentiels qui se présentent à nos formations, on note un pourcentage accru de femmes, mais surtout de jeunes femmes. C’est très encourageant pour l’avenir ».
Parmi les futurs défis que ces femmes qui aspirent à une carrière dans l’immobilier devront relever, madame Bolduc rejoint en tout point l’opinion émise par madame Ouertani : « En effet, les femmes sont assez absentes du milieu commercial particulièrement en tant que propriétaires d’agences. Notre forte capacité d’écoute et notre agilité nous permettent de diriger avec tact des équipes de courtiers, qu’elles soient majoritairement masculines ou féminines. Il n’y a donc aucune raison que les femmes ne puissent pas diriger une agence prospère où il fait bon travailler ! Mon expérience personnelle m’indique que c’est tout à fait possible ».
Être parfaitement soi-même : la clé pour réussir sa carrière en immobilier
Pour réussir en immobilier, les femmes doivent miser sur leurs qualités distinctives. Rien ne sert d’imiter les hommes. Pour madame Bolduc : « Les aptitudes comme l’écoute active, la capacité d’adaptation, l’empathie, avoir à cœur la satisfaction de son client et la transparence sont essentielles pour pratiquer le métier. Je crois que les femmes promeuvent ces qualités de manière plus naturelle que les hommes ».
« Les femmes sont parfois portées par l’aspect relationnel d’une transaction, solidifiant encore plus la relation avec le client. La société a beaucoup changé, et pour le mieux, et les valeurs humaines sont maintenant de plus en plus acceptées et même valorisées par nos collègues masculins », précise pour sa part madame Ouertani.
Une chose est certaine, même si la parité n’est pas encore atteinte, le succès et la détermination des femmes sont de magnifiques catalyseurs de changements pour le secteur immobilier. Les trajectoires parcourues par mesdames Ouertani et Bolduc, en plus d’être inspirants, sont des preuves éloquentes que les écarts entre les sexes sont inutiles et tombent en désuétude.
Nous offrons donc un coup de chapeau bien senti à ces deux femmes qui ont défriché le terrain pour toutes ces futures courtières qui honoreront à leur tour cette estimable profession !
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