Hier matin avait lieu la conférence SCHL/Les Affaires sur le Marché de l’habitation de la région de Montréal.

J’assiste à cette conférence depuis de nombreuses années et à chaque fois, j’aime l’analyse que font les économistes de la SCHL à partir des données de ventes des courtiers immobiliers de Montréal. Je suis proche du terrain : les courtiers de mon agence accompagnent nos clients à vendre ou acheter des dizaines de milliers de ventes de maisons, depuis de nombreuses années. Il est toujours intéressant de voir ces ventes dans leur ensemble, avec le recul et la perspective purement économique des analystes économiques.

Voici les faits saillants de la conférence de ce matin

  • Les facteurs fondamentaux sont forts, ce qui résulte de la vigueur actuelle du marché : création d’emploi, les taux d’intérêt restent bas, la croissance démographique est très forte, la confiance des consommateurs est au beau fixe, bref, tout est en place pour que les Montréalais soient enclins à faire l’achat d’une propriété.
  • Les prix vont continuer de monter en 2020 et 2021 : Prédictions de 5 % par année.
  • Montréal, qui avait traditionnellement un solde migratoire net de 19 000 personnes depuis des années, a vu celui-ci bondir à 78 000 en 2018 et à 80 000 en 2019.

Le taux d’endettement des ménages au Canada

  • Montréal 162 %
  • Toronto : 208 %
  • Vancouver : 232 %

Quand on se compare, on se console ! Toutefois, les Montréalais ont des dettes autres que l’hypothèque contrairement au reste du Canada. Donc, prudence à la consommation !

La SCHL estime que le marché est au « vert » (donc fluide, Go) et non au « rouge » (Attention, Stop) pour 3 raisons

  1. L’accélération des prix est correcte
  2. Il n’y a pas trop de surévaluation sur le marché (spéculation)
  3. Il n’y a pas de construction excessive. Par contre, il y a des signes de surchauffe que nous devrons suivre de près.

Pour l’année en cours, les ventes de maisons effectuées par des courtiers immobiliers au système MLS sont au nombre de 37 000  ! Ce chiffre devrait atteindre 50 000 d’ici le 31 décembre 2019. Une très forte hausse comparativement aux dernières décennies.

Et ça va continuer ! Voici les prévisions SCHL : 2020 : entre 47 000 à 53 000 ventes MLS 2021 : entre 47 000 et 54 000 ventes MLS

Pourquoi y a-t-il moins de maisons à vendre ?

Une forte demande de la part des acheteurs. L’écoulement est rapide. Moins de constructions neuves.

Les ménages qui ont déjà une maison ont peur de bouger, car ils ne savent pas s’ils vont trouver la nouvelle maison désirée, après avoir vendu, compte tenu du peu de maisons disponibles sur le marché.

Fait intéressant, il y a une fausse perception de l’impact des investisseurs étrangers sur le marché, par la population montréalaise : selon les données de la SCHL, il n’y a que 2 % d’acheteurs non résidents à Montréal et ils sont concentrés au Centre-Ville.

La SCHL a effectué un sondage auprès des acheteurs de maisons en 2018. À la question « selon vous quels sont les facteurs ayant BEAUCOUP d’influence sur les prix », voici ce que les Montréalais ont répondu :

  • L’emploi et la population : 30 %
  • La rareté de l’offre : 43 %
  • Les investisseurs étrangers : 52 %

Donc, entre la perception et la réalité, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être.

Ces prévisions nous confirment que le marché immobilier montréalais semble sur une lancée pour les deux prochaines années.

 

Nathalie Clément
Directrice Via Capitale Du Mont-Royal