Pour casser les préjugés et montrer ce qui se fait d’écolo en milieu citadin.

“Les villes devraient être bâties à la campagne : l’air y est tellement plus pur.” – Henri Monnier

On cherche un nouveau logement et on veut habiter dans un environnement plus respectueux de notre planète et plus sain pour notre famille. On se dit qu’il va falloir s’éloigner de la ville !

C’est bien sûr une option, mais est-ce la meilleure ? Tant du point de vue de l’impact écologique que de la santé humaine, comparons la campagne et la ville selon leurs avantages respectifs. 

 

Du point de vue de la santé

Qualité de l’air 

Plus on s’éloigne des métropoles et des grands axes de circulation plus l’air est meilleur. 

Comment évalue t-on la qualité de l’air ? D’abord « à l’œil » : tout un chacun peut apprécier la clarté d’un ciel bleu et savoir que l’air est plus pur par endroits. Ensuite « au nez » car les rejets de pots d’échappement comme les émanations industrielles laissent une trace dans leur sillage, et les cyclistes le savent bien ! Toutefois on ne peut pas se fier uniquement à nos sens car depuis les années 2000 les voitures rejettent des particules plus fines. On passe alors la main aux stations de mesure de la qualité de l’air qui fournissent des données chiffrées notamment sur la répartition des polluants aériens de type PM10 et PM 2.5. Ci-dessous la carte de l’IQA (Indice de la Qualité de l’Air) de la ville de Casablanca au Maroc montre bien les quartiers directement exposées à la pollution qui correspondent dans ce cas aux axes de circulation. Pour les habitants des régions manufacturières la pollution est un problème quotidien et sévère. Pensez aux grandes agglomérations manufacturières Chinoises et Indiennes !

Par comparaison en Amérique du Nord et particulièrement au Québec nous bénéficions d’un air généralement de qualité. La preuve en chiffres avec les données collectées par le Réseau de Surveillance de la Qualité de l’Air. Et pour l’anecdote, ce même RSQA a fixé les seuils suivants : 

« Une journée est caractérisée comme un jour de smog lorsque les concentrations de PM2,5 sont supérieures à 35 ug/m3 pendant au moins 3 heures sur plus de 75 % du territoire de l’agglomération. »

Or la plupart des agglomérations mondiales plafonnent à une moyenne de 50 ug/m3 quotidienne ou plus ! Par rapport à Paris en France, Los Angeles en Californie, Séoul en Corée, les citadins québecois sont radicalement mieux lotis. 

En résumé sur le sujet de la qualité de l’air, oui on respire mieux à la campagne. La règle à suivre quand vous préférez la vie en ville est garder votre logement à distance des axes routiers. Enfin ceux à l’âme citadine peuvent être rassurés car nos villes du Québec jouissent d’une qualité d’air meilleure que les autres villes du monde. Pourvu que ça dure !

 

Electrosmog

Pour notre santé et encore plus celle des enfants, il faut tenir compte de l’exposition aux ondes radioélectriques et tant que possible la réduire. 

On sait désormais qu’antennes radios civiles et militaires, antennes de télécommunication et réseau électrique engendrent une pollution électromagnétique appelée électrosmog. Ce champ électromagnétique résiduel perturbe les organismes biologiques au niveau chromosomique, hormonal et neurologique. 

On sait aussi que les effets dépendent selon la constitution de chaque individu. Ainsi le terme de HSEM (hyper-sensibilité électromagnétique) est reconnu depuis 2005 par l’OMS. 

En 2019 la communauté internationale de médecins (notamment les pédiatres) a lancé un signal d’alarme contre la 5G. Les effets cancérigènes des radiofréquences de télécommunication ont été officiellement reconnus par l’US Department of Health dont l’étude a eu un effet retentissant sur l’opinion du grand public. Vos craintes sont justifiées !

Est-ce que c’est nouveau ? On connaît depuis longtemps les effets sur la santé publique des champs électriques. Ainsi dès les années 1980 on soupçonnait une augmentation du risque de leucémie chez les enfants grandissant dans le périmètre des lignes à haute tension. Gardez donc les yeux ouverts et continuez de lire. 

Peut-on trouver des zones plus à l’abri en ville ?

En ville les antennes de télécommunication sont plus nombreuses qu’en campagne. Il y a plus d’utilisateurs mobiles donc le réseau doit être plus puissant. En outre, les bâtiments en ville absorbent les ondes alors il faut compenser en installant plus d’antennes en sorte que chaque coin de rue soit couvert. Parce que les fréquences utilisées par la 5G sont encore plus absorbées par les corps physiques (incluant nos corps à nous) alors le réseau mobile continue de grandir et de saturer les villes d’encore plus d’antennes. Nous aimerions être optimistes, mais c’est difficile. Alors que faire ? Il faut tacher de repérer les antennes en sachant que certaines sont camouflées. Faut-il refuser net un logement situé juste sous une antenne relais ? Pas forcément. En effet, une étude menée en France par le CNRS montre que l’exposition aux ondes (normes GSM et DCS) est maximale à environ 280 mètres de l’antenne-relais en zone urbaine, et à un kilomètre en zone périurbaine. Si ce critère est crucial dans votre projet d’habitation écologique alors nous recommandons de mesurer sur place le niveau de rayonnement grâce à un un appareil de type dosimètre. 

Réseau électrique plus ou moins propre

Côté réseau électrique en ville, les lignes d’acheminement sont généralement enfouies mais ce n’est pas le cas dans tous les quartiers. Voyez par exemple les ruelles de Rosemont, Petite Patrie et du Plateau. Leur réseau électrique aérien ajoute peut-être au charme mais ces câbles suspendus émettent en fait un champ résiduel, en plus de constituer un danger s’ils tombent à terre ! Espérons que ces jolis quartiers bénéficierons des rénovations dignes de la flambée des prix immobiliers qu’ils connaissent depuis cinq ans. 

En campagne, est-ce que c’est mieux ? Un avantage des zones péri-urbaines est que les antennes relais sont plus puissantes, mais aussi plus hautes, plus visibles et moins nombreuses qu’en ville. 

 

Manger local et biologique

Pour cultiver ses légumes rien de tel qu’aller en campagne. Si c’est votre rêve alors en vous éloignant de la ville vous serez servi. Potager biologique, compost, jardin d’hiver en véranda, petit poulailler et plus d’animaux si affinité ! Plus a d’espace, plus on a de capacité. On gagne ainsi en autonomie alimentaire, on cultive chez soi sans pesticides, et on peut révéler son âme de jardinier.

La ville offre ses possibilités aussi. Saviez-vous qu’on compte 97 jardins communautaires à Montréal ? Le mouvement des ruelles vertes a verdi nos quartiers et les autres grandes métropoles du monde ne sont pas en reste ! De Singapour à Münich en passant par Paris, les politiques locales encouragent la végétalisation des quartiers et c’est bon pour la planète et les habitants ! 

 

Du point de vue de la planète

Transports

Des millions de Nord-Américains font la navette tous les jours en voiture. C’est peut-être votre cas déjà ?

Un avantage partagé par les citadins est qu’ils habitent (généralement) près de leur lieu de travail. Adieu la voiture, bonjour le métro, le vélo (quand le temps le permet) et la marche revigorante du matin ! Les Européens ont la chance d’avoir des transports en commun sophistiqués et confortables qui leur permettent d’habiter dans une petite ville et de rejoindre leur bureau par train et bus. En Amérique du Nord c’est moins facile.

Et si vous pouvez travailler de chez vous ? Alors, tout est possible !

 

Surface par habitant

En dehors de la ville on peut trouver de belles réalisations dans l’habitat écologique. Par exemple dans l’Est de Montréal à Mercier on trouve des maisons de 2500 pi2 avec jardin pour un budget de 400,000 à 500,000 CAD. Cela permet de faire son potager et de cultiver ses légumes biologiques. En s’éloignant encore de la ville les prix du terrain sont plus attractifs ce qui permet d’avoir encore plus d’espace.

En revanche la démographie humaine va croissante et on estime que d’ici à 2050 plus de 2 milliards de personnes supplémentaires seront citadines. On peut s’attendre à une pression démographie encore plus forte sur les villes du Nord avec les migrations de populations dues au changement climatique. Imaginez-vous s’il fallait donner à 2 milliards de personnes 1500 pieds carrés chacun ? Il faudrait raser une bonne partie de nos espaces naturels, or nous avons besoin des grandes forêts !

Toutefois on peut s’éloigner de la ville pour profiter de prix de terrains attractifs, sans pour autant acheter 10 fois plus grand. Au contraire, on peut en profiter pour investir plus dans l’architecture et la qualité des matériaux. En prenant la route pour le Mont-Tremblant on trouve des maisons écologiques splendides et réalisées avec brio. On vous emmène ? Voyez nos biens et réservez une visite. 

 

Mutualisation des infrastructures

Du point de vue de la planète toutefois, la surface par personne est petite et plus les logements sont proches plus on économise les ressources. Ainsi pour une maison isolée en campagne il faut tirer les câbles électriques et de télécommunication, connecter à l’eau potable et à l’évacuation des eaux usées alors qu’en ville ces services sont mutualisés. Il en va de même pour le chauffage et la gestion collective des déchets ! Choisir un lieu de vie à taille humaine est raisonnable 

 

Ces critères, nous l’espérons, peuvent vous aider à choisir et savoir ce qui est bon pour vous. Chacun est libre de choisir et si vous rêvez de vous installer à l’écart ou si vous préférez mener une vie citadine, dans les deux cas en habitat écologique vous avez l’embarras du choix ! Nous sommes contentes de vous aider dans ce projet.

Avec cet article nous espérons avoir apporté des éléments pour vous guider dans la première étape de votre démarche immobilière, à savoir la zone où vous souhaitez que nous vous aidions à prospecter. En cœur de forêt ou en cœur de ville ? Vous avez les matériaux pour décider !

 

Pour aller plus loin

Quitter la Ville pour une Maison écologique

Chaîne « Mille et une Vies » 

Ecologie #7: Visite de mon 20 m2 carrés écolo, zéro déchet et vie en ville

Ce que sont les PM10 et PM2,5

http://www.irceline.be/fr/documentation/faq/quappelle-t-on-particules-fines

Bilan de la qualité de l’Air en 2017 à Montréal

http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/ENVIRO_FR/MEDIA/DOCUMENTS/VDM_BILANQUALITEAIR_2017.PDF 

Cell Phone Radio Frequency Radiation, par le US National Toxicology Program (en anglais)

https://ntp.niehs.nih.gov/results/areas/cellphones/index.html

L’Electrosmog, nouvelle pollution du XXIème siècle, par RTS, média suisse. 

https://www.rts.ch/info/sciences-tech/1043037-l-electrosmog-nouvelle-pollution-du-xxie-siecle.html 

Lignes à Haute Tension et Distances de sécurité

https://www.maisondenergie.fr/lignes-haute-tension-et-distances-de-securite/#targetText=Selon%20cette%20source%20(1)%2C,nT%E2%80%A6%20mais%20%C3%A0%20quelle%20distance%20%3F

 

Retrouvez Hélène pour une mini-conférence sur l’immobilier vert lors de l’évènement du premier anniversaire de la boutique éco-responsable La Réserve Naturelle le 22 novembre prochain à 17h dans la Petite-Patrie 😉 !

Aussi au rdv : dégustations & cocktails, ateliers, nouveaux produits

À ne manquer sous aucun prétexte 😉

Article écrit par Léa Tirard-Hersant

Article contribué par Hélène Chebroux, courtière immobilière et Écocourtier chez Via Capitale du Mont-Royal